PATRICK PRUVOT; Cap au Nord
Les cheveux poivre et sel, l’air calme et décontracté, Patrick Pruvot arbore un large sourire. De ceux qui vous mettent directement à l’aise. À première vue, dans son bureau, vous ne trouverez rien d’ostentatoire. Loin de l’image que certains peuvent se faire du grand patron d’entreprise, il se raconte volontiers sans jamais « se la raconter ».
Électron libre
Né à Douai, Patrick Pruvot a vécu plus de 15 ans dans le nord de la France. Son expatriation à Bruxelles, il la vit un peu comme un retour aux sources. Sa maman était enseignante et son papa ingénieur dans le domaine de l’énergie. Au moment de choisir sa propre formation, il avoue avoir hésité. « J’étais vraiment à deux doigts d’opter pour une ‘prépa’ HEC. Finalement, j’ai fait ingénieur, mais cet intérêt pour l’aspect commercial et les enjeux économiques ne m’a jamais quitté. » À Nancy, Patrick Pruvot va entreprendre ses études d’ingénieur en électricité mécanique. Visiblement, il garde un très bon souvenir de cette période. À la sortie de ses études, il accepte une offre d’EDF pour travailler « à l’international ». Pendant quelques années, son travail l’emmène en Afrique, en Asie, aux États-Unis. De toutes ces personnes qu’il côtoie et de ces cultures qu’il découvre, il retient surtout la richesse du pluralisme et de la diversité.
« De manière générale, nous n’abordons pas les problèmes de la même manière en Europe ou ailleurs. Ici, on est très cartésien. On décompose les problèmes en sous-problèmes avant de les traiter un par un. En Chine, par exemple, ils essayent d’avoir une vision plus globale. Ils raisonnent autrement. Parfois, c’est assez déroutant. Il faut surtout respecter et essayer de comprendre le fonctionnement de chacun pour ainsi s’y adapter. À partir de là, tout devient beaucoup plus enrichissant que de travailler toujours sur le même mode de réflexion. »
La suite de sa carrière, Patrick Pruvot va la mener au sein du département R&D (recherche et développement), toujours chez EDF. Là, il nourrit sa soif d’entreprendre et assouvit son désir d’essayer et de mettre en place de nouveaux projets. « Pendant 15 ans, on a pu tester des tas de choses, essayer de nouvelles approches, rencontrer de nouvelles personnes et nouer des partenariats. C’est toujours intéressant. On retient le meilleur de ce qui se fait à droite et à gauche. On l’adapte. On crée par-dessus. »
Bruxelles, ma belle
Aujourd’hui, Patrick Pruvot est à Bruxelles. Après avoir siégé dans plusieurs Conseils d’Administration, il voulait revenir sur le terrain. À ses yeux, le poste qu’il occupe actuellement chez EDF Luminus (Directeur Général Adjoint) constitue la synthèse d’une carrière bien fournie et plutôt atypique. De son arrivée en Belgique, il retient l’accueil chaleureux et la convivialité. Les mots qu’il emploie pour parler des Belges et de leur pays traduisent une profonde affection.
« Ici, (à Bruxelles) quand vous arrivez quelque part et que vous ne connaissez personne on vous La mort subiteprend en main, on vous emmène, on vous présente. On facilite les contacts. C’est très agréable. Il y a un côté assez cool, même si on travaille beaucoup. On s’efforce surtout de joindre l’acte à la parole. C’est une véritable force. Parallèlement à ça, on sait prendre le temps de se détendre. Les Belges ont un côté très pragmatique. C’est sans doute le fruit d’un mix entre une culture latine et anglo-saxonne. » À Bruxelles, il apprécie particulièrement la qualité de vie et ne se refuse jamais un petit détour par la Grand-Place. Grand amateur d’art et de culture, il aime dédier son temps libre à la visite des musées. Il redécouvre également les classiques de l’Opéra. Il se détend dans l’ambiance des cafés. La Mort subite est un endroit « très dépouillé mais authentique » qu’il apprécie particulièrement.
Globe-trotteur ?
Toujours dans la nuance et la recherche d’équilibre, Patrick Pruvot apparaît comme profondément humain. Au côté impersonnel d’une grande foule, il préférera l’intimité d’un cercle plus restreint qui offre la possibilité d’une discussion directe et sans tabou. Comme le globe-trotteur qui tisse son identité au fil des rencontres et sa toile aux quatre coins du monde, il se ressource au gré de ses voyages. Il apprend de l’histoire, pour mieux se forger une vision, sans jamais oublier de passer à l’action.
Retour Paris
Quand nous avons le portrait de Patrick Pruvoy, celui-ci était bien en poste à Bruxelles, mais entre temps (en 2016) ce dernier à été rappelé pour occuper les fonctions de Directeur Général Europe. Nous retiendrons de Patrick Pruvot un simple, accessible, brillant et humble.
Jérome Driesen.