Ce qui frappe instantanément quand on pénètre dans la maison de Laetitia de La Villehuchet, c’est l’art. Il est présent sur tous les murs. Il habille les pièces et attise la curiosité du visiteur. Assise à la table de la cuisine, Laetitia parle aussi bien d’elle-même que de son travail. D’une beauté simple et très naturelle, elle livre pour nous une tranche de vie au goût d’indépendance et de liberté.
Un aller simple inattendu
Leatitia est une “pure Parisienne”. Elle a vécu la plupart de sa vie dans la capitale. Après une maîtrise en finance et fiscalité, elle opère un virage professionnel à 360° pour intégrer une agence de design spécialisée dans les identités de marque. Elle y travaille en tant que consultante. À la manière d’un chef d’orchestre, elle gère les projets. Toujours avec rigueur. Souvent avec passion. Chaque jour, elle côtoie les créatifs, les renseigne et les encadre afin de tirer le meilleur de ce qu’ils ont à donner. Quand vient le moment de parler d’eux, son visage s’adoucit. L’affection qu’elle leur porte est sincère, profonde et spontanée.
« J’adore m’amuser. Je me suis vite rendu compte que j’étais là dans un milieu très fantaisiste. J’ai vraiment apprécié de coacher des gens, de créer une cohésion. J’ai énormément appris durant cette période. »
En 2003, la carrière de son époux l’amène à quitter Paris. Ils s’installent à Bruxelles. Dans un premier temps, ça ne devait être que provisoire. Cela fait maintenant douze ans qu’ils y sont établis. À refaire, elle aurait préféré s’impliquer davantage et ce dès leur arrivée en Belgique.
À Bruxelles, elle va poursuivre son activité professionnelle en travaillant pour la même agence. Elle installe son bureau chez elle. De ville en ville et de client en client, son travail va l’amener à partir à la rencontre des Belges et de la Belgique. Seulement voilà, l’effervescence de la vie d’agence finit par lui manquer.
« C’est gai de partir tous les matins, de travailler au milieu de cent personnes. Ça bouge. Ça vit. On déjeune tous les jours avec des gens différents. On échange. Ici, je n’avais pas réellement de structure. Je travaillais souvent depuis mon domicile. À force de voir les quatre mêmes murs à longueur de journée, j’ai fini par ne plus les supporter. »
Pour des raisons diverses, le département qu’elle a créé à Bruxelles va cesser son activité. Une profonde réflexion concernant sa carrière s’impose. Plusieurs opportunités se présentent à elle. Certaines sont à deux doigts d’aboutir. Au dernier moment, Laetitia hésite. Elle a des envies d’ailleurs ou plutôt des envies d’autre chose. L’heure est venue pour elle de consacrer son temps à essayer de le figer à travers le prisme de son objectif.
De l’oeil de la passion à l’art de la vision
À partir de 2011, elle se lance à temps plein dans la photographie. Pour donner une vraie dynamique à ses projets, elle s’inscrit à un atelier d’art. Là–bas, elle écoute. Elle apprend. Elle se forge une vision. Elle conceptualise car c’est comme cela qu’une passion se transforme en art. C’est aussi avec son professeur qu’elle sélectionne les photos. Comme un clin d’oeil à la consultante qu’elle était, elle tente d’objectiviser sa création. Une réflexion est toujours nécessaire concernant la nature des choses qu’elle veut exprimer à travers ses oeuvres.
Avant de se définir en quelques mots, Laetitia s’octroie un moment de réflexion.
« Je suis très curieuse. Tout peut m’amuser. J’aime sortir un peu de mon carcan habituel, partir à la découverte de certains coins de la ville qu’on fréquente moins souvent. Je pense à Molenbeek, par exemple. Après, je suis également extrêmement indépendante. C’est peut-être dû à mon signe astrologique (ndlr le Verseau) ».
Un trait de caractère qui ne l’empêche cependant pas de citer son mari au premier rang des personnes qui l’ont influencée et façonnée.
Au coeur de la capitale européenne, comme beaucoup de ses compatriotes, Laetitia apprécie particulièrement la qualité de vie. De simples commodités peuvent parfois rendre la vie bien plus douce et agréable. Et puis, il y a ces endroits dans la ville qu’elle affectionne.
« J’adore la place Flagey. C’est gai. J’aime le Belga. Je devrais y aller plus souvent d’ailleurs. Voilà le genre d’endroit où je pourrais aller seule, prendre un café, lire le journal. Avec les étangs d’Ixelles à côté, cela crée un mélange intéressant. D’un côté, cette place et tous ces bars qui rappellent un peu les années ‘30 et, de l’autre, un espace vert et relaxant. »
Jérôme Driessen