Gilles Mougenot : le fondateur de ArgosWityu

Affable et souriant, Gilles Mougenot n’a pas de temps à perdre ; son temps, il le « place » dans son fond d’investissement ArgOS WITYU. Pourtant, tout en vous « scannant », il sait accorder toute l’attention nécessaire pour vous recevoir. Intuitif, observateur, au sens de l’écoute affûté et un brin charmeur, Gilles Mougenot n’aime pas vraiment parler de lui mais bien de son métier et de la vision qu’il en nourrit. Diplômé de l’Institut de Droit Comparé et titulaire d’un DESS de juriste d’affaires, il débute sa carrière comme conseil juridique. En 1985, il participe à la création d’Initiative et finance. En 1989, Gilles Mougenot est l’un des fondateurs d’Argos Wityu pour lequel il participera à des dizaines d’opérations de rachat d’entreprises. En 2003, il est nommé Président de l’AfIC (Association française des Investisseurs en Capital devenu france Invest) puis s’essayera avec succès à la littérature en écrivant « Tout savoir sur le capital investissement », éditions City & York (4ème édition).

Pourquoi avoir créé Argos Wityu ?

Après avoir débuté ma carrière à l’Agence nationale (française) pour la création d’entreprises, je suis entré au service du fonds de private equity Initiative & Finance, pour le compte duquel j’ai conduit ou participé à vingt-trois reprises d’entreprises en cinq ans. En 1990, j’ai essayé de racheter la société avec mes collègues. J’ai échoué et j’ai alors fondé Argos Soditic devenu Argos Wityu. J’ai alors nourri l’ambition de travailler à un niveau paneuropéen. Je ne voulais pas être un produit « national » ne travaillant que dans le marché franco-français en « private equity ».

Nous avons alors commencé par nous implanter dans le marché Suisse. La France et l’Italie se sont ensuite ajoutée et enfin l’Allemagne, plus récemment. Maintenant, cela fait 6 ans que nous avons ouvert un bureau à Bruxelles et lancé ainsi Argos Soditic Benelux.

Quel intérêt le Benelux a-t-il au regard de la France et de l’Italie ?

Ce ne sont pas vraiment les mêmes marchés. Le marché belge des transmissions d’entreprises privilégie les opérations de type « Management Buy-Out » (MBO). Les principaux acteurs de « private equity » sont bien ancrés dans la place : ce sont des fonds soit belgo-belges, comme Vendis ou la GIMV, soit néerlando-belges comme Waterland et Bencis soit des family offices. Comme je l’explique précédemment, nous sommes spécialisés dans les processus de vente complexes, soit en l’absence de management intéressé, auquel cas nous n’hésitons pas à faire du Management Buy- In, soit qu’il faille considérer un profil de restructuration, comme dans le cas de LINEAS, soit qu’il faille aborder une organisation humaine compliquée, comme dans le cas de Gantrex. Nous visons des investissements majoritaires entre 15 et 60 millions d’euros – en Belgique, nous sommes très peu à avoir ce savoir-faire.

Quelle est la répartition des actifs sous gestion d’Argos Wityu?

Nous gérons plus d’un milliard d’euros au niveau du groupe sans avoir d’allocation prédéfinie par pays. Nous avons investi 82 Millions au Benelux et nous espérons pouvoir doubler ce chiffre dans les 3 prochaines années.

Comment se structurent les composantes du marché Benelux ?

Au Luxembourg, nous sommes sujets à la consultation de maximum cinq dossiers par an. En Belgique, nous parlons de plus de quarante opportunités annuelles, qu’il s’agisse des entreprises à vendre ou des opportunités que nous chassons. Aux Pays-Bas, où nous avons commencé il y a deux ans, nous recevons plus d’opportunités qu’en Belgique C’est un marché un peu différent. On y enregistre un nombre d’opérations nettement supérieur et un niveau de compétition beaucoup plus important. Là-bas, nous nous battons essentiellement contre d’autres fonds d’investissement.

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